A mon fils
Tu allais avoir dix ans lorsque je t'ai appris ma différence. Tu m'as regardé avec tes yeux remplis d'amour et tu m'as dit "Cela ne fait rien papa, je t'aime". Tu avais deviné que tu n'avais pas un papa comme les autres. Depuis tout petit, tu venais te réfugier dans mes bras à chaque nouveau bobo et moi je te caressais la nuque pour calmer tes inquiétudes. Puis tu as grandi. L'adolescence est trop vite arrivée. Tu ne supportais plus le regard curieux des gens, qui se posaient sur moi. Tes muscles se bandaient et tu étais prêt à aller leurs casser la figure. Tu sais, j'aurais aimé être un papa comme les autres. J'ai essayé de toutes mes forces de devenir un homme, comme les autres papas, mais je me suis perdu et par deux fois, je t'ai abandonné, moi qui disais t'aimer. Du haut de tes quatorze ans, tu n'as pas compris et tu t'es éloigné de moi. J'ai compris ta douleur et je l'ai respectée même si mes gestes n'étaient pas dirigés contre toi. Le temps a pansé nos blessures et nous nous sommes retrouvés. Nos mots se sont à nouveau croisés et tu as laissé une petite place dans ta vie à Claire. Nous avons continué à veiller l'un sur l'autre. Tu es devenu un jeune homme magnifique capable d'aimer avec toute ta force et ta sensibilité. Aujourd'hui ton plus grand bonheur est de me voir heureux et d'épouser Fabienne. Ce bonheur, je te le dois pour beaucoup car ma vie serait peu de chose sans ce regard tendre d'un fils envers son père. Tu sais maintenant que, quelque soit mon identité, je suis et serai toujours ton papa. Je serai toujours là pour Toi pour t'aider à construire ta vie future. Tu es le plus beau cadeau que la vie m'ait fait et je suis fier de t'avoir à mes côtés le 10 mai prochain pour nous conduire à la mairie. Je t'aime de tout mon coeur.
29 avril 2008